Avec ce nouvel article, je participe à la « Rencontre inter blogs musique 2016 : le rythme et ses variantes » organisée par Xavier Rogé du blog BatteurPro.
Si vous ne connaissez pas ce blog, je vous conseille vivement une petite visite. Xavier y donne de nombreux conseils qui s’adressent aussi bien aux batteurs confirmés qu’aux néophytes à l’image de l’article « 4 positions de poignet pour jouer de la batterie » publié le 20 Juillet dernier.
Effectivement, le rythme est un terme important pour les batteurs. Un terme que l’on retrouve dans de nombreuses situations…
Le rythme … de travail
Ainsi, quand on commence l’apprentissage de la batterie, on se demande souvent quel est le bon rythme de travail (si l’on peut appeler cela un travail !).
Faut-il pratiquer un peu quotidiennement ou bien faire une longue séance d’exercice chaque semaine ?
Après 6 ans de pratique, je pense qu’il n’y a pas de rythme idéal et que rien n’est gravé dans le marbre. De nombreux paramètres doivent être pris en compte et il faut prendre un peu de recul afin de trouver son propre rythme d’apprentissage.
Je vais tenter de vous faire partager ma petite expérience personnelle ….
Des périodes à donf …
Pour commencer, il y a les périodes d’euphorie où l’on pourrait passer des heures derrière les fûts.
Ainsi, les débuts de mon apprentissage ont été comme cela. Il y a tout d’abord l’attrait de la nouveauté et, il y a tellement de choses à découvrir !
J’ai commencé la batterie tardivement à 40 ans. Alors, j’avais aussi l’impression d’avoir du temps à rattraper. A cette période, je prenais une heure de cours par semaine. Et, c’est très (trop) court quand il faut assimiler les postures, les techniques, le solfège rythmique…
Alors que je n’avais pas encore de batterie, je tapais partout, tout le temps. Un coussin posé sur un tabouret faisait l’affaire pour travailler les rudiments entre deux cours.
Imaginez l’enfer qu’a pu vivre ma famille lorsque j’ai installé une batterie à la maison ! ! !
Il y a également les périodes où je voudrais à tout prix passer une difficulté. Le cours est à peine terminé que j’ai envie de m’y remettre en rentrant à la maison… Une véritable boulimie de batterie !
Ou encore, lorsque je travaille sur un morceau qui me tient particulièrement à cœur. Dans ces moments-là, la journée est interminable. Je brûle d’impatience de me retrouver derrière la batterie pour réussir à caler le rythme ou à passer un enchaînement. Bref, ça peut vite devenir obsessionnel !
Des passages à vide …
Et, en contrepoids des périodes à donf, il y a les passages à vide.
Si vous êtes musicien amateur, il est parfois difficile de trouver du temps pour pratiquer son instrument favori. Pour ma part, l’évolution de ma vie professionnelle et mes activités annexes m’ont quelquefois laissé trop peu de temps libre. Alors, parfois, je joue moins, de moins en moins …
Et, il y a également les moments de découragement face à un instrument qui me semble parfois tellement complexe. Un exercice sur lequel je bloque, une nouvelle technique difficile à appréhender et la motivation peut rapidement tomber en flèche.
Une alternance qui annule les progrès
J’ai donc vécu ces deux extrêmes : d’une part, l’euphorie des débuts, l’excitation de découvrir de nouvelles techniques ou de jouer un nouveau rythme et d’autre part, le manque de temps pour pratiquer et l’impression de ne plus progresser jusqu’à ne plus toucher aux baguettes pendant de longues périodes (parfois plusieurs mois !).
Alors, existe-il une autre voie pour un apprentissage mieux adapté à mon propre rythme de vie ? Et, surtout pour éviter cette succession de périodes de suractivité et d’inactivité où l’on fait deux pas en avant puis trois pas en arrière et où les progrès sont finalement proches du néant.
Je ne prends plus de cours depuis quelques mois mais j’essaie de me faire un petit programme de travail : des rudiments à réviser ou à apprendre, une technique que j’aimerais approcher ou approfondir, un morceau à jouer … J’essaie surtout de ne pas trop me disperser et de focaliser mon attention sur des choses assez précises.
Un savant dosage …
Et, actuellement, j’alterne les petites séances d’exercices et les sessions plus longues lorsque le temps me le permet.
Par petites séances, j’entends des séances de 15 à 30 mn à la pause déjeuner où en fin de journée. Pour moi, c’est devenu une récréation que j’essaie de caler le plus souvent possible au cours de la semaine. Cela me permet de faire une coupure par rapport au rythme du boulot, de décompresser et de me vider complètement la tête.
Au cours de ces petites séances, j’enchaîne quelques rudiments en guise d’échauffement. Puis, je travaille un exercice technique bien particulier, ou bien un rythme ou un enchaînement, ou encore quelques mesures d’un morceau.
Je suis alors vraiment concentré là-dessus sur une courte période. Cela m’évite de me prendre la tête avec l’impression de rabâcher la même chose pendant de longues minutes. En fait, je répète le même exercice mais sur plusieurs petites périodes qui se succèdent sur plusieurs jours consécutifs.
Ensuite, lorsque j’ai davantage de temps, je fais des séances plus longues (entre 1 et 2 heures) en principe le week-end ou lorsque je suis tout seul à la maison. Cela me permet de regrouper les petits exercices travaillés au cours de la semaine et de faire la synthèse de tous ces apprentissages. Il est alors possible de reprendre ou d’approfondir certains points, d’enchaîner plusieurs exercices complémentaires, de jouer sur un morceau complet, etc…
… Et des challenges
Et, de temps en temps, lorsque l’envie ou la motivation retombent un peu, il faut aussi se lancer des challenges : augmenter la vitesse d’un exercice qui devient barbant car trop routinier, se lancer dans l’apprentissage d’une nouvelle technique (je viens de me lancer dans le jeu décroisé et j’ai une double pédale dont j’aimerais bien apprendre à me servir ….), apprendre un morceau qui semble un peu au-dessus de son niveau …
Trouver son rythme
Je trouve plusieurs avantages à ce rythme d’apprentissage :
J’ai l’impression de progresser plus régulièrement et j’assimile beaucoup mieux toutes les informations.
Je développe une certaine routine et, de ce fait, je joue d’une manière beaucoup plus détendue.
Ne disposant pas d’une pièce insonorisée à la maison, ma famille apprécie bien plus mes petites séances de batterie que les longues heures de répétition ! ! !
La batterie … sans les baguettes
Et, pour finir, j’ai également compris que les moments de pause ne sont pas forcément des moments perdus.
Quelque fois, il peut être utile de rester quelques jours sans prendre les baguettes. Cela permet de reposer la « machine » – c’est-à-dire mon pauvre petit cerveau de quadra ! – et d’assimiler tranquillement certains exercices un peu complexes. Lorsque je reprends quelques jours plus tard, certaines techniques semblent plus évidentes et se déroulent (presque !) toutes seules.
D’autre part, je pense que l’on peut très bien compléter son apprentissage de la batterie sans toucher les baguettes. Ecouter de la musique permet de former son oreille. Lire des articles, des bios de batteurs, se documenter, regarder des vidéos permettent de développer sa culture « batterie » (et sa culture musicale en générale) et d’élargir son horizon musical.
Une envie d’apprendre et de jouer renouvelée …
Finalement, avec ce rythme d’apprentissage, j’ai retrouvé une nouvelle envie d’apprendre et de jouer.
J’apprécie encore plus les moments passés derrière les fûts et je peux mieux apprécier mes progrès (ou mes lacunes !).
Cela correspond mieux à mon rythme de vie et à ma façon d’apprendre.
Alors, cela ne fonctionnera peut-être pas pour vous, mais j’espère que mon expérience vous aidera à trouver votre propre rythme d’apprentissage.
Rythme musical, rythme de vie, rythme d’apprentissage … la boucle est bouclée !
Et vous, à quel rythme travaillez-vous … votre rythme ?
J’ai un cours de batterie avec un prof par semaine (une heure par semaine). Quand je m’y suis mise, j’ai acheté une petite batterie électronique d’occasion, ce qui m’a permis d’en faire régulièrement. Pareil que vous : des phases de boulimie, notamment au début. En plus, mon prof etait cool car il me faisait travailler sur des morceaux que j’aimais beaucoup. Forcément c’est motivant ! Après j’avais un peu de mal avec les rudiments, mais j’ai un pad désormais. C’est plus pratique dans le canap. Et puis je regarde des vidéos, lis des blogs :), des magazines, écoute de la musique !
Salut Jo,
Merci pour ta visite et pour l’ensemble de tes commentaires. Je crois que tu es définitivement accroc à la batterie !
Tiens-moi au courant de tes progrès et à bientôt j’espère …
FR[ed]C
Bonjour Fred, ton article me fait réfléchir. Surtout quand tu parles de la batterie sans baguette. J’en comprend de plus en plus l’impact positif. Félicitations pour ton blog, je le trouve très intéressant.
Bonjour Suzie,
Je suis très content de te retrouver ici et ton commentaire me fait vraiment plaisir ! Il y a tellement de manière d’appréhender l’apprentissage de la batterie … sûrement autant que de batteurs. J’ai trouvé mon équilibre de cette manière. Il y a des périodes (comme en ce moment) où je joue beaucoup moins mais je continue néanmoins à lire, à écrire, à penser « batterie ». Et cela m’apporte également énormément sur la connaissance de l’instrument et de la musique en général. J’espère que tout se passe pour le mieux pour toi et je suis ravi si je peux t’apporter mon aide au travers de ce blog.
A bientôt j’espère !
Bonjour,
J’ai 37 ans et débuté la batterie en septembre avec 30mn de cours par semaine et je me retrouve bien dans ce rythme de travail. En semaine, j’essaie de faire 30mn par jour, comme me l’a conseillé mon prof, et plus le week-end. Comme tu le dis, le week-end je reprends ce que j’ai vu la semaine. Comme tout est nouveau, mon cerveau chauffe vite, et ça me permet d’assimiler! En plus, comme les postures sont nouvelles, je fais attention à habituer mes articulations petit à petit pour éviter les blessures. Ainsi je progresse un peu toutes les semaines.
Je viens de découvrir ton blog et j’apprécie beaucoup ta façon d’expliquer simplement les choses.
Bonjour Claire,
Je suis ravi de te compter parmi les lecteurs du blog !
Comme tu as pu le découvrir, mon but n’est pas de donner des leçons de batterie, mais de partager le plus simplement possible ma modeste expérience. Ce qui me fait progresser ou, au contraire, les problèmes que je peux rencontrer dans cet apprentissage.
Ce blog me permet aussi de faire des recherches sur différents thèmes liés à la batterie, d’approfondir mes connaissances sur notre instrument et de partager avec d’autres batteurs de tous niveaux et de tous horizons.
A bientôt, j’espère.
Fred.
Salut Fred !
très intéressant ton article, oui ! le temps est compté pour nous, batteur, quelques soit notre niveau, il n’est pas évident de pouvoir travailler, quand on veut, ou on veut, comme on veut, problème de bruit mais aussi de baisse de régime et motivation, la batterie est un instrument qui demande tellement d’énergie. Il est important de trouver son propre rythme de travail., et le tient me semble tout à cohérent similaire au mien.
Bonne continuation!! 🙂
PS: voici le lien de mon article participant également à la « Rencontre interblogueurs de BATTEUR » PRO »
http://faire-sonner-sa-batterie.com/un-rythme-dans-un-autre-rythme-la-polyrythmie/
Christophe FSB
Salut Christophe,
Merci pour ta visite !
Comme pour tout apprentissage, la motivation est LE moteur des progrès. Ensuite, pour nous les batteurs amateurs, il faut réussir à concilier au mieux notre passion quelquefois envahissante et notre rythme de vie, et ce n’est pas toujours évident.
J’ai effectivement vu que tu participes également à la rencontre interblogs de BATTEUR PRO. J’ai hâte de voir la compilation que va réaliser Xavier.
A+
FRedC
Hello,
Merci pour cet article, il m a rassuré et fait du bien aussi ! Quadra aussi, ayant démarré la batterie il y a 2 ans avec un cours d’une demi heure par semaine, je me retrouve dans la description, l euphorie, les progrès rapides puis le boulot et le quotidien qui prends vite beaucoup de place et de temps… Je me sentais honteuse de parfois ne pas arriver à en faire pendant des semaines, cet article me rassure. Je suis dans une phase où je stagne, c’est dur, j aimerais tellement maîtriser mieux cet instrument que s en est frustrant. Merci pour tes articles et ton blog j adore et je me sens, moins seule face à toutes mes questions.
Musicalement votre !
Salut,
Merci pour ton message.
J’ai créé ce blog afin de partager mes expériences, ce qui fonctionne pour moi et, au contraire, ce qui ne fonctionne pas.
Alors si j’ai pu t’aider avec cet article, je suis très heureux !
Il est inutile de te mettre la pression. Cela reste un loisir et un plaisir.
Et tu as peut-être déjà remarqué que l’apprentissage de la batterie est constitué de paliers. Il y a des périodes où l’on progresse très vite et d’autres où l’on a l’impression de stagner. Il faut que notre corps et notre cerveau assimilent toutes les informations et, quelques fois, il faut un peu plus de temps.
Ce qui marche plutôt bien pour moi, ce sont de petites séances quotidiennes plutôt qu’une seule longue séance par semaine. Je te renvoie vers cet article : https://rimshotetghostnote.fr/comment-progresser-a-la-batterie-la-routine-dapprentissage/. J’espère que ça te donnera de nouvelles pistes pour t’organiser.
N’hésite pas à revenir vers moi si besoin.
À bientôt, j’espère !
Fred