Il est très difficile de faire une biographie de Daniel Humair en raison de la richesse de son parcours. En 2018, le journaliste Franck Médioni s’est appuyé sur quatre années d’entretiens avec le batteur suisse pour nous livrer À Bâtons Rompus. Cet abécédaire retrace la vie et les préférences artistiques de Daniel Humair, sa vision du jazz, des batteurs et de la musique au sens large. Grâce à ce livre captivant de A à Z, je vous propose de découvrir toutes les facettes de cette incontournable figure du jazz, ses innombrables collaborations, ses passions pour la batterie bien sûr, mais aussi pour la peinture et la gastronomie.
Le tambour, la clarinette et le hautbois
Né à Genève en 1938, Daniel Humair a connu toute l’épopée du jazz depuis les années 1950. Mais sa carrière artistique aurait pu prendre une tout autre tournure.
Dès son plus jeune âge, sa mère l’inscrit dans une fanfare genevoise. À sept ans, il revêt donc un costume de petit marin et doit porter un énorme tambour. C’est son tout premier contact avec cet instrument. Mais il n’en garde pas vraiment un bon souvenir ! On le dirige alors vers la clarinette puis le hautbois. Cependant, durant son enfance, son intérêt pour la musique est largement devancé par son attrait pour le football.
“J’ai joué de la clarinette quand j’étais gamin, ça n’a pas duré longtemps. On a dit à mes parents : “Cet enfant ne comprend rien à la musique. Il n’aime pas la musique. C’est mieux de l’envoyer faire du foot. Il ne fera jamais rien avec la musique.” On m’a donc enlevé ma clarinette des mains. J’ai fait aussi un essai très bref au hautbois : encore pire !”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Pages 37/38.
Le virus du jazz
Plus tard, c’est à l’occasion d’un bal que Daniel Humair touche une batterie pour la première fois. Profitant de l’absence des musiciens, l’adolescent se faufile alors sur le siège du batteur et vit un moment inoubliable !
Mais le véritable déclic se produit alors qu’il est âgé de quatorze ans. L’expérience malheureuse avec le tambour militaire et l’éducation musicale sont reléguées au rang de vagues souvenirs. Jusqu’à ce jour, où le garçon écoute un disque de jazz qui va changer sa vie.
“J’ai donc commencé à sept ans, j’ai arrêté jusqu’à ce qu’un camarade d’école, à quatorze ans, me fasse découvrir un disque du trompettiste Tommy Ladnier, avec le clarinettiste Mezz Mezzrow et, à la batterie, Zutty Singleton. Tout à coup, il s’est passé quelque chose, une lumière s’est allumée. Ce disque, je l’ai tellement écouté que l’aiguille a dû traverser toute la surface… La passion est arrivée, elle m’a donné le virus du jazz.”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 64.
La passion pour ces rythmes jazz de La Nouvelle-Orléans est désormais là et elle ne cesse de grandir. Alors, comme tous les batteurs en herbe, Daniel tape sur tout ce qui lui tombe sous les mains. Ses parents lui achètent finalement une batterie sur laquelle il explore et répète d’arrache-pied.
Le jeune musicien amateur intègre rapidement différents groupes de jazz locaux.
Puis, à dix-sept ans, il participe au festival de Zurich. Il remporte plusieurs prix dans cette exhibition de jazz amateur particulièrement appréciée. Cette reconnaissance précoce lui ouvre les portes du professionnalisme. Et, tout en poursuivant son apprentissage de batteur de jazz, il cultive son sens de l’improvisation au sein de diverses formations en Suisse tout d’abord, puis en Belgique, en Suède et en Allemagne.
Paris, capitale du jazz européen
En 1958, il rencontre le saxophoniste Barney Wilen à Bruxelles. Ce dernier l’invite à rejoindre son quintette à Paris. À vingt ans, Daniel Humair s’installe dans la capitale française. Il s’intègre rapidement dans le microcosme du jazz parisien. Sa maîtrise instrumentale lui permet de côtoyer tous les grands jazzmen de l’époque dans les clubs.
Sa carrière est ensuite une formidable succession de rencontres. La liste (non exhaustive) est impressionnante. Et le batteur suisse n’est pas avare en anecdotes sur chacune de ces personnalités :
- Les saxophonistes Cannonball Adderley (ils jouent ensemble notamment au Half Note à New York), Sonny Stitt (qu’il accompagne en Belgique puis à Paris), Don Byas, John Coltrane (ils partagent la scène une seule fois en Allemagne), Stan Getz, Dexter Gordon, Joe Henderson (qu’il engage dans plusieurs de ses groupes), Lee Konitz (“un des plus beaux sons de saxophone”), Dave Liebman, Gerrry Mulligan, Eric Dolphy (qu’il accompagne au Club Saint Germain).
- les trompettistes Kenny Dorham (qu’il côtoie dans l’orchestre de Barney Wilen), Dizzy Gillespie (devenu un ami proche).
- les pianistes Bill Evans (il l’accompagne à New York dans les années 1970), Oscar Peterson (dont il refuse d’intégrer le groupe !)
- le violoniste Stéphane Grapelli (qu’il accompagne pour des galas).
- le flûtiste Herbie Mann (qu’il suit lors d’une tournée au Japon).
- les guitaristes Pat Metheny (avec qui il partage la scène de Jazz à Vienne en 2003), John Scofield (“le musicien de jazz universel”).
- les bassistes Slam Stewart, Sam Jones, Ray Brown, Niels-Henning Ørsted Pedersen, Miroslav Vitous, Palle Danielson, Henri Texier, Stanley Clarke, Jaco Pastorius.
- Etc.
Deux noms manquent cependant à cette liste prestigieuse : Miles Davis qu’il rencontre néanmoins à plusieurs reprises et Sonny Rollins, son “modèle absolu”.
Une discographie exceptionnelle
Cependant, Daniel Humair ne s’est pas contenté de partager la scène avec ces musiciens de renom. Il a effectivement très souvent participé à l’enregistrement de disques qui ont jalonné l’histoire du jazz. En tant que sideman puis le plus souvent comme batteur free-lance. Voici quelques exemples cités dans le livre :
- En 1962, le trompettiste Chet Baker l’intègre à son sextet pour le disque Chet is back !.
- Le violoniste Ray Nance lui demande de jouer les parties de batterie sur Huffin’N’Puffin’ publié en 1974.
- En 1983, Daniel Humair participe à l’enregistrement de Scratch du pianiste Kenny Barron.
- Dès 1963, il contribue régulièrement aux réalisations de Claude Nougaro.
- Au cours des années 1960, il collabore étroitement avec le violoniste Jean-Luc Ponty pour les albums Sunday Walk en 1967 et More Than Meets The Ear en 1969.
- Etc.
Alors, une nouvelle fois, la liste est très très longue. Et la discographie du batteur est particulièrement riche ! De nombreux musiciens et orchestres ont fait appel à ses services. Et il présente également une production significative sous son nom.
“Des disques, j’en ai fait beaucoup. Ils ne m’ont jamais rien rapporté. (…) Enregistrer des disques m’a permis de baliser mon parcours. On fait des disques parce qu’on a, à un certain moment, envie de laisser un témoignage de ce qu’on fait et qui disparaît immédiatement au concert.”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 56.
Des orchestres prestigieux
Dans le même temps, Daniel Humair a accompagné des orchestres qui ont remporté un vif succès non seulement en Europe, mais aussi aux États-Unis.
Il est membre du groupe vocal français Double Six créé en 1959 par la pianiste et chanteuse de jazz Mimi Perrin. Puis de 1968 à 1971, il intègre The Swingle Singers, une autre formation vocale française dont le concept est d’interpréter des airs classiques arrangés à la façon jazz par Ward Swingle.
Daniel Humair cite également volontiers une autre aventure formidable : l’European Rhythm Machine créé par le saxophoniste américain Phil Woods lors de son installation en France et avec lequel il enregistre plusieurs lives.
Au cours des années 1970, il intègre aussi régulièrement l’ensemble Michel Portal Unit fondé par le saxophoniste et compositeur français.
“Le but d’un orchestre, c’est le jeu collectif, avoir une conversation à plusieurs et une écoute de chaque membre du groupe.”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 43.
Le trio
On trouve ensuite une constante dans la carrière de Daniel Humair : fuir les fonctions d’employés incompatibles avec son caractère indépendant. Effectivement, les rôles de sideman et d’accompagnateur n’ont rien d’enviable à ses yeux.
De même, être leader revêt pour lui une connotation commerciale liée à la vente de produits sous le nom d’un instrumentiste reconnu.
Sa conception de la musique le conduit naturellement vers des formations où le partage est essentiel : les trios, à condition que les interprètes soient sur un pied d’égalité.
De 1959 à 1967, il joue dans le trio de Martial Solal et approfondit sa maitrise des échanges entre le piano et la batterie.
En 1960, il forme HUM avec René Urtreger (piano) et Pierre Michelot (contrebasse).
Avec Eddy Louiss et Jean-Luc Ponty, il compose ensuite en 1968 un ensemble innovant grâce au triptyque violon/orgue Hammond/batterie.
Puis, le trio formé en 1970 avec Jean-François Jenny-Clark (contrebasse) et Joachim Kühn (piano) est une grande satisfaction professionnelle et humaine. Le piano n’est plus le seul instrument mélodique. La contrebasse et la batterie ne se contentent pas d’assurer la rythmique. En l’absence de leader désigné, il s’agit davantage d’une conversation entre musiciens tantôt solistes, tantôt accompagnateurs.
À la fin des années 1970, ses associations avec David Friedman (vibraphone) et Harvie Swartz (basse) puis avec Jim Mc Neely (piano) et Mike Richmond (basse) aboutissent aux enregistrements de Triple Hip Trip et East Side – West Side.
On peut également citer les trios formés avec Michel Portal (clarinette et saxophone) et Bruno Chevillon (contrebasse), avec Bud Powell (piano) et Pierre Michelot (basse), avec Lucky Thompson (saxophone) et Oscar Petitford (contrebasse), avec Gordon Beck (piano) et Ron Matthewson (basse).
Les batteurs de jazz
Tout au long de sa carrière internationale, Daniel Humair a ainsi rencontré et côtoyé tous les grands batteurs de jazz de cette époque.
Alors, parmi ses références, il cite volontiers Zutty Singleton, Baby Dodds, Shelly Manne, Sidney Catlett, “Papa” Jo Jones, Mel Lewis, Art Blakey et Max Roach.
Mais il demeure particulièrement admiratif de Philly Jo Jones, d’Elvin Jones et de Tony Williams.
À propos de Philly Joe Jones : “C’est le batteur le plus complet, grand swingman, magnifique technique, solos complètement créatifs, punch terrible. (…) La batterie de Philly Joe Jones, c’est dosage, goût, réflexion. Je suis issu de cette tradition Philly Joe Jones/Max Roach/ Art Blakey. C’étaient mes maîtres.”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 96.
“Elvin Jones, c’est un Martien ! (…) C’est le seul batteur dont je ne trouve pas la filiation. (…) C’était un chant profond de la batterie. Il avait un son de tambour, il possédait un groove fantastique, il a démodé la batterie be-bop. Et quelle puissance !”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Pages 91/92/93.
Mais, au fil des années, Daniel Humair a cultivé sa propre conception de la batterie jazz. Il a effectivement su développer son sens du jeu, de l’improvisation, et de l’arrangement au contact des plus grands musiciens de jazz.
Daniel Humair, batteur autodidacte et ambidextre
Étant donné le peu de méthode pédagogique disponible au cours des années 1950, le jeune homme a avant tout appris la batterie de manière autodidacte. Il accompagnait alors les disques de jazz qu’il pouvait se procurer en Suisse.
“Être autodidacte, c’est une position à la fois gênante et libératrice. On ne se farcit pas l’académisme, mais, revers de la médaille, on échappe à des règles quelquefois fondamentales. (…) Pour autant, le fait d’être autodidacte m’a donné une grande liberté. J’ai beaucoup fouiné, je me suis intéressé à beaucoup de choses.”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 13.
De plus, le batteur a cultivé son ambidextrie de manière précoce. En effet, à l’image de nombreux enfants gauchers de cette époque, Daniel Humair est contraint d’utiliser sa main droite dès le début de sa scolarité. Mais il continue à écrire de la main gauche en cachette. Et cette désobéissance lui sera profitable puisqu’il devient rapidement ambidextre. Le rêve de tout batteur !
“À la batterie, j’ai mis mes instruments du mauvais côté. (…) J’ai appris à attaquer à droite, mais aussi, pour des raisons pratiques, à attaquer à gauche. (…) Finalement, j’ai appris à jouer des deux côtés. C’est très utile, cela me donne une surface plus ample pour la main gauche. Je ne croise jamais. Je tape à droite sur ce qui est à droite et à gauche sur ce qui est à gauche.”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 10.
La batterie jazz selon Daniel Humair
Au fil de ses entretiens, Daniel Humair explique sa conception de la batterie jazz.
Instrument inventé par le jazz, la batterie doit être complètement au service de la musique. D’une part, elle doit être identifiable grâce aux cymbales et à la signature sonore du batteur. Et, d’autre part, elle doit parfaitement s’intégrer dans le groupe.
“Je joue du jazz, de la batterie ensuite. La batterie n’est pas ma préoccupation principale. Ce qui m’importe, c’est de m’intégrer dans de la musique. ”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 87.
La batterie doit également être mélodique. Il est inconcevable que le batteur soit uniquement le gardien du tempo. Comme les autres musiciens, il participe à la mélodie, à la conversation entre les différents instruments de l’orchestre. Pour cela, le batteur doit être à l’écoute de ce que proposent ses partenaires de jeu sans jamais chercher à prendre le pouvoir.
“ Faire chanter la batterie, c’est l’un de mes soucis. (…) C’est un instrument de musique, il faut qu’elle chante. La musique doit être mélodique, il ne peut pas s’agir seulement d’une pulsation. ”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Pages 27/28.
Dans le jazz, le jeu de batterie reste ludique, vivant et sans cesse renouvelé. Mais il doit respecter des règles précises, des références. Quand le batteur maîtrise parfaitement ces codes naît une certaine liberté d’expression. Cette dernière lui permet alors d’improviser et de prendre des risques pour affirmer son discours.
En respectant ce concept, Daniel Humair est devenu une référence en matière de jeu improvisé. Et il a fait preuve d’innovation en étant notamment l’un des premiers batteurs à utiliser des mesures asymétriques dans le phrasé jazz.
Alors, pour Daniel Humair, il faut jouer en s’amusant, mais avec sérieux. Il ne supporte ni l’amateurisme ni la mauvaise volonté !
Daniel Humair, le pédagogue
Daniel Humair s’est illustré comme batteur et compositeur. On connaît beaucoup moins sa carrière de pédagogue.
Fort de ses multiples expériences, il s’est toujours efforcé de transmettre ses connaissances à la nouvelle génération.
Au cours de master class, il partage volontiers avec les jeunes musiciens et aborde ses thèmes favoris : sa vision du jazz, le sens de l’écoute et de la conversation, la batterie mélodique, les codes du jazz au service de l’improvisation, etc.
En 1980, il publie une méthode pédagogique intitulée Indépendance et rythmes croisés pour batterie (éditions Alphonse Leduc). Cet ouvrage est suivi en 2006 par le DVD La batterie jazz (C-Production – Idmusic) qui communique de manière globale et appliquée son approche et sa conception de la batterie jazz.
Devenu le premier professeur de batterie jazz au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Daniel Humair s’attache également à la promotion de talents.
En 2003, il publie le disque Baby Boom accompagné par un quintette composé de jeunes musiciens issus de sa classe de jazz. Il renouvelle l’expérience en 2012 pour les albums Sweet & Sour (avec le saxophoniste Emile Parisien) et Lights (avec le trompettiste Nicolas Folmer rencontré au cours d’une master class au CNSM).
Et on le retrouve fréquemment sur scène avec d’anciens élèves du CNSM : Pierre Durand (guitare) et Jérôme Regard (contrebasse) ou encore Vincent Lê Quang (saxophone) et Stéphane Kerecki (contrebasse).
“C’est passionnant pour moi qui pourrais être leur grand-père, de découvrir l’univers musical si personnel de Vincent et Stéphane et de pratiquer un jazz sans artifice, mais audacieux qui me donne de jeunes ailes ! »
Daniel Humair – Le Triton / 2015
La peinture et la gastronomie
Impossible de parler de Daniel Humair sans aborder la peinture et la gastronomie qui reviennent souvent dans l’abécédaire.
Les cuisiniers y occupent une place de choix. En fin gourmet, Daniel Humair souligne les similitudes entre leurs professions respectives : les différents ingrédients qu’il faut justement associer, les sensations procurées, la créativité, etc.
Mais, depuis l’âge de 25 ans, Daniel Humair nourrit une grande passion pour la peinture. Lorsqu’il ne joue pas, il peint dans un style qu’il définit comme de l’abstraction narrative.
Néanmoins, il refuse d’être assimilé à un musicien qui peint et il se montre très clairvoyant sur les similitudes et divergences entre ses deux activités artistiques.
“Les liens entre peinture et musique sont forts. Il y a, certes, l’improvisation. Il y a aussi la vitesse du geste, la précision, la dynamique d’un certain trait, parce que le geste du batteur est extrêmement rapide et précis. J’essaye d’appliquer ça en peinture aussi.”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 120.
“La musique se fait en groupe, à heure fixe, devant du public. Cela ne peut pas se relire, cela ne peut pas s’effacer. La peinture, cela se fait tout seul, chez soi, quand on veut, comme on veut. Et si on ne veut pas montrer, ou si on veut effacer, on peut.”
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 128.
Son intérêt pour la gravure, la lithographie et la sérigraphie lui permet de sortir de son travail solitaire de peintre et d’innover en mêlant les techniques traditionnelles et modernes.
Ces passions pour la musique, la gastronomie et les arts visuels l’ont régulièrement conduit à composer des bandes originales de films des génériques d’émissions télévisées ou encore à imaginer le décor de restaurants.
Daniel Humair, un homme libre
Dans ses entretiens avec Franck Médioni, Daniel Humair aborde tous les aspects de sa carrière avec franchise, simplicité et souvent avec humour. Les échanges sont vifs, les réponses sont toujours pertinentes, voire impertinentes à l’image du franc-parler du batteur (voir Paroles de batteurs # 38). Cet abécédaire est rempli d’anecdotes teintées d’admiration ou de critique selon les cas.
Le journaliste met en évidence toute l’implication de Daniel Humair dans l’histoire du jazz. Avec ses 60 ans de carrière, le batteur est effectivement un témoin et un acteur de l’évolution de ce courant musical au cours de la seconde moitié du XXe siècle.
On découvre surtout une personnalité entière, intransigeante, sensible et riche de multiples facettes.
Et son extraordinaire parcours peut se résumer en un mot : liberté.
Liberté d’expression, de jouer la musique qu’il aime, d’improviser, de pratiquer son art de manière ludique, d’échanger et de partager avec ses partenaires de jeu, de refuser les contraintes de l’industrie musicale.
“J’aime la vie. J’aime ma vie. Lorsque je sors de scène, j’ai appris quelque chose, je me suis régalé et on m’a payé pour ça. Pour être honnête, j’ai l’impression d’être toujours au premier jour. »
Daniel Humair – À Bâtons Rompus – Page 162
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Sources pour cet article :
- Daniel Humair – À bâtons rompus : entretiens avec Franck Médioni / Editions MF / 2018.
- Site officiel.
- Humair : L’odyssée du jazz – Libération / Ça va jazzer – Bruno Pfeiffer – 14/01/2019.
- Le Temps : Daniel Humair, enfant terrible du jazz genevois – Michel Barbey – 15/08/2001.
- Philarmonie de Paris : Portraits de jazzmen / Daniel Humair – – Vincent Bessières.
- Universal : Biographie.
- Drummerworld : Daniel Humair.
- Artsper : Artisites contemporains / Daniel Humair.
- Le Figaro scope : biographie.
- Musicologie – La Gazette Musicale / Daniel Humair fête son 80e anniversaire à Radio France.
Bravo, Superbe article. Le trio avec Martial Solal m’a fortement influencé (quand j’étais jeune) dans le dialogue que peut apporter la batterie dans le jazz. Très admiratif de toute son oeuvre. Encore merci pour ce bel hommage.
Bonjour Michel,
Merci pour votre commentaire. Daniel Humair est un personnage passionné et passionnant ! Il y a tant à dire sur sa carrière, ses passions… J’apprécie vraiment son approche de la batterie et de la musique en général.
Si vous n’avez pas lu cet ouvrage d’entretiens, je vous le recommande !
A bientôt j’espère.
FR[ed]C